Quels sont les usages des personnes malvoyantes et aveugles sur les réseaux sociaux en Belgique ?

En Belgique, une étude de La ligue Braille permet de cerner la présence des personnes malvoyantes et aveugles sur Facebook, Instagram, X, WhatsApp, LinkedIn… En voici les principaux résultats.

En Belgique, 80% des personnes malvoyantes et aveugles fréquentent les réseaux sociaux, notamment grâce à des logiciels de lecture d’écran (avec ou sans synthèse vocale), d’agrandissement et aux options d’accessibilité des plateformes.

Concrètement, 61% des Belges malvoyants ou aveugles « consultent régulièrement » WhatsApp, 54% Facebook et 36% YouTube. Soit bien davantage qu’Instagram (15%), LinkedIn (6%), Pinterest (6%), X (5%), Messenger (4%) et Snapchat (3%).

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Une étude inédite de la Ligue Braille

Ces chiffres sont issus d’une étude commandée à l’institut de recherche AQrate par l’ASBL La Ligue Braille, qui entame ce 18 mars 2024 une semaine de sensibilisation sur le thème de « la vie sociale des personnes aveugles et malvoyantes », que je soutiens.

Visuel de la campagne 2024 de la Ligue Braille "Créer du lien social demande de la confiance en soi"

Au total, 438 personnes en situation de handicap visuel ont été interviewées. Majoritairement en ligne, mais également par téléphone, quand elles le souhaitaient.

Comparaison avec la moyenne belge

Le tableau dressé grâce à cette étude inédite ne correspond pas complètement à celui de l’ensemble de la population belge, dont environ 1% est porteuse d’une déficience visuelle sévère, de naissance, liée à l’âge ou suite à une maladie ou un accident.

En comparaison avec notre analyse des données récoltées par le Centre d’Information sur les Médias (CIM), basée sur un usage « au cours des 30 derniers jours », et avec le volet belge de la dernière étude We Are Social, on constate principalement que :

•          Certes, dans l’ensemble, les personnes malvoyantes et aveugles fréquentent tout autant les réseaux sociaux que la moyenne belge (78,4% de la population)

•          Mais les usages des personnes malvoyantes et aveugles sont beaucoup plus concentrés sur quelques applications, avec un top 3 toutefois identique (Whatsapp, Facebook, YouTube), mais dans un autre ordre.

Infographie de la partiue "Vie nulmérique" de l'étude 2024 de La Ligue Braille

•          Les réseaux sociaux favorisant la vidéo sont nettement moins fréquentés par les personnes malvoyantes et aveugles : deux fois moins YouTube, qui est un enfer en terme d’accessibilité, trois fois moins Instagram et ses Reels, et quatre fois moins TikTok.

•          WhatsApp concentre quasiment tous les usages de messagerie instantanée, au détriment de Messenger, Snapchat, Signal, Discord, FaceTime, Teams, Telegram, les SMS…

•          Enfin, si les femmes, les moins de 54 ans et les actifs consultent davantage les réseaux sociaux lorsqu’ils sont malvoyants et aveugles, c’est également le cas pour l’ensemble de la population, dans des proportions assez similaires.

Motivations typiques

Mais pourquoi les personnes malvoyantes et aveugles utilisent-elles les réseaux sociaux ?

D’après l’étude d’AQRate toujours, d’abord et avant tout pour rester en contact avec leurs amis (87%). Mais aussi pour se tenir informées de ce qu’il se passe autour d’elles (81%).

Les plateformes sociales permettent également de se distraire (71%) et d’organiser ses activités (60%).

Une petite moitié les utilisent également pour échanger avec des personnes aveugles et malvoyantes (47%) ou pour faire de nouvelles rencontres (44%).

Aucune motivation atypique, donc, si l’on se réfère aux autres études…

Xavier Degraux

P.S.: Voici 5 astuces pour rendre nos contenus plus accessibles pour les personnes aveugles et malvoyantes

Auteur

Xavier DegrauX

Depuis près de 15 ans ans, je conseille et forme les pros du marketing, de la communication, des ressources humaines et de la vente au marketing digital et aux réseaux sociaux (Instagram, LinkedIn, Threads…). En français et en anglais. En distanciel et en présentiel. En France, en Belgique, au Luxembourg…

Ancien journaliste économique, je continue à privilégier les approches éditoriales et conversationnelles.

Je partage mes propres contenus et ma veille sectorielle
sur LinkedIn, sur Threads, sur mon blog et via ma newsletter.

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