
TikTok monte, Facebook chute, Instagram et Snapchat résistent : que font vraiment les jeunes Belges sur les réseaux en 2025 ? Voici les chiffres-clés.
C'est une étude que j'aime beaucoup. Chaque année, depuis 2020, la Arteveldehogeschool (Gand) et la fédération du commerce Comeos publient leur baromètre Social Media & Influencers (SMI), l’une des rares études belges quantitatives et récurrentes sur le sujet.
Précision méthodologique : l’étude repose sur un sondage réalisé auprès de 4.715 Belges âgés entre 16 et 39 ans, dont 55% de Néerlandophones.
Concrètement, les résultats 2025 confirment certaines dynamiques amorcées les années précédentes : TikTok poursuit son envol, Instagram tient bon, Snapchat reste solide… tandis que Facebook s’effondre. Avec, en toile de fond, une prise de distance croissante des utilisateurs eux-mêmes.
Instagram : toujours en tête chez les plus jeunes, mais un leadership sous pression
Si on exclut Whatsapp, qui est davantage une messagerie qu'un réseau social, Instagram reste LA plateforme sociale préféré des jeunes Belges.
En 2025, 69,8% des Belges de 16 à 39 ans l'utilisent au quotidien. Et c'est même 83,4% chez les 16-24 ans et 87% chez les 16-18 ans.

Du côté des seuls utilisateurs francophones belges sondés, le trio de tête est également composé d'Instagram, Facebook et YouTube, mais avec une inversion sur les 2ème et 3ème marches du podium.

TikTok : l’ascension continue, génération après génération
En 2020, seuls 9% des jeunes Belges utilisaient TikTok tous les jours. Cinq ans plus tard, ce chiffre est monté à 71,5% chez les jeunes de 16 à 24 ans, alors que la moyenne est de 47,8% sur l'ensemble de l'échantillon des 16-39 ans.
Chez les jeunes Francophones, le taux de pénétration de TikTok est plus élevé, à 52,4%.
Snapchat : l’app qu’on aime snober… mais qu’on ouvre 50 fois par jour
Snapchat ne fait plus la une des conférences marketing. Pourtant, 70,7% des jeunes de 16 à 24 ans utilisent encore Snapchat quotidiennement en 2025. En 2024, c’était 69,6%, après un pic à 71,2% en 2023. Autrement dit : ça ne bouge presque pas.
Snapchat reste malgré tout l’une des apps les plus ouvertes et les plus consultées par les jeunes, en particulier chez les 16-18 ans. En 2024, ils étaient 42,7% à s’y connecter plus de 20 fois par jour. On est donc bien au-delà du simple “réflexe social”.
Facebook : la chute libre continue
De son côté, Facebook comptait encore 85% d’utilisateurs quotidiens âgés entre 16 et 24 ans en Belgique en 2020. En 2025, ils ne sont plus que 43,4%, et à peine 31% chez les 16-18 ans. Une hémorragie.
En 2024, on était à 48,1% chez les 16-24 ans. Et en 2023, à 55,1%. La pente est régulière et sans appel. La plateforme de Meta ne séduit plus les jeunes, ni en usage personnel, ni comme source d’information, ni comme vitrine professionnelle.
Même son petit frère Messenger est en recul : -2,1% d’utilisateurs en 2025. La marque Facebook enregistre donc une perte de terrain sur toute la ligne.
YouTube : un leader discret mais inégal selon le genre
Le baromètre 2025 indique que le taux de pénétration de YouTube, nettement plus "francophone" que "néerlandophone", se situe à 58,8% chez les 16-39 ans (63,5% chez les 16-24).
Par ailleurs, toujours d'après cette étude d'Artevelde Hogeschool/Comeos, YouTube se distingue aussi en termes de genre. La filiale d'Alphabet attire 70% des hommes belges âgés de 16 à 39 ans, contre 47,4% de jeunes femmes.
Twitch et Pinterest ont également des décalages "genrés" particulièrement prononcés, comme on le voit dans cette infographie réalisée par l'agence Belga et diffusée par la RTBF.

Influenceurs : une génération ultra-connectée, mais pas dupe
En 2025, 84% des jeunes Belges de 16 à 24 ans suivent des influenceurs, créateurs ou célébrités sur les réseaux sociaux. C’est exactement le même chiffre qu’en 2023, et très proche des 85,2% observés en 2024.
Mais ce qui change, c’est l’impact réel : en 2024, 33,7% des jeunes déclaraient avoir acheté un produit recommandé par un influenceur, contre 25% en 2023. La tendance est nette, même si elle semble se stabiliser.
Et c’est TikTok, de plus en plus, qui capte cette influence. Le search social, les micro-créateurs et les formats immersifs y jouent à plein.
Une génération qui résiste et se régule
C’est l’un des marqueurs les plus intéressants : les jeunes Belges ne sont pas naïfs face aux réseaux sociaux.
- En 2023, 64,9% des 16-24 ans prenaient des mesures pour limiter leur usage
- En 2024, ils étaient 76,4%
- En 2025, 74,8%

Les gestes concrets ? Supprimer des applis, désactiver les notifications, limiter le temps d’écran. Le chiffre reste élevé, malgré une légère baisse cette année. Preuve que le rapport aux réseaux est de plus en plus critique, voire ambivalent. Que les jeunes s’auto-régulent, sans attendre les injonctions politiques.