Social selling B2B : ces acheteurs cachés qui tuent vos deals (étude Edelman-LinkedIn)

4 deals B2B sur 10 échouent. Pas à cause de votre produit ou de vos prix, mais d’acteurs invisibles que vous ignorez. Ces décideurs cachés – finance, juridique, procurement – ont un pouvoir de veto considérable sur vos ventes. Ils consomment du contenu, évitent vos commerciaux, mais peuvent devenir vos meilleurs ambassadeurs.

Plus de 40% des deals B2B échouent à cause de désalignements internes. Derrière cette statistique se cache une réalité que la plupart des stratégies de social selling ignorent : l’existence d’acheteurs cachés, ces décideurs invisibles qui peuvent faire ou défaire une vente.

Le nouveau rapport 2025 d’Edelman et LinkedIn sur l’impact du thought leadership B2B révèle comment ces influenceurs méconnus redéfinissent les règles du social selling. Avec près de 2.000 dirigeants interrogés, cette étude remet en question notre compréhension des processus d’achat et impose une approche repensée du contenu commercial.

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Les acheteurs cachés : la face invisible du social selling

Dans vos stratégies de social selling actuelles, vous ciblez probablement les utilisateurs finaux, les décideurs techniques, les champions internes identifiés. Mais le rapport révèle l’existence d’une catégorie d’acheteurs totalement négligée : les décideurs cachés.

Ces acteurs ne sont pas les utilisateurs du produit ou service. Ils représentent des fonctions support cruciales : finance, juridique, compliance, procurement, opérations…

Contrairement aux acheteurs cibles qui maîtrisent techniquement le sujet, ces décideurs évaluent l’impact stratégique, les risques, la conformité réglementaire…

L’étude d’Edelman et de LinkedIn montre que ces acteurs de l’ombre exercent une influence égale à leurs homologues visibles sur les décisions d’achat. Votre stratégie de social selling doit donc s’élargir pour les inclure.

Cinq insights qui transforment votre approche du social selling

1. Les acheteurs cachés consomment autant de contenu que les autres

63% des acheteurs cachés consacrent plus d’une heure par semaine à consommer du contenu de thought leadership, contre 64% pour les acheteurs cibles. Ils utilisent ce contenu pour évaluer les fournisseurs potentiels au même niveau que leurs collègues spécialisés.

Impact sur votre social selling : Votre stratégie de contenu LinkedIn doit adresser leurs préoccupations spécifiques. Pas seulement les features techniques, mais les enjeux de conformité, les impacts budgétaires, les risques opérationnels…

2. Ils évitent les approches commerciales traditionnelles

71% des acheteurs cachés déclarent avoir peu ou pas d’interactions avec les équipes commerciales. Ils fuient les meetings de vente classiques, les cold calls, les pitchs produits. Mais 95% affirment qu’un thought leadership de qualité les rend plus réceptifs aux approches commerciales.

Impact sur votre social selling : Le contenu devient votre principal vecteur d’influence. Votre expertise partagée sur LinkedIn agit comme un « cheval de Troie » : elle contourne les barrières habituelles pour créer de la crédibilité et attirer ces décideurs dans votre écosystème.

3. Ils recherchent des perspectives qui challengent

86% des acheteurs cachés préfèrent des contenus qui remettent en question leurs hypothèses plutôt que des messages qui valident simplement leur réflexion. 91% considèrent qu’un thought leadership de qualité les aide à identifier des défis ou opportunités qu’ils n’avaient pas perçus.

Impact sur votre social selling : Vos posts LinkedIn doivent sortir du marketing de contenu classique. Partagez des analyses contrariantes, questionnez les pratiques établies, apportez des éclairages inattendus. L’objectif n’est plus de rassurer mais de faire réfléchir. Call to think et non plus call to action….

4. Ils deviennent des ambassadeurs pour les challengers

Le « choix sûr » ne représente que 41% des critères décisionnels pour ces acheteurs. Ils valorisent davantage la compréhension métier (85%), l’expertise sectorielle (76%) et l’adéquation stratégique (74%). 53% estiment que si le thought leadership est excellent, la notoriété de la marque compte moins.

Impact sur votre social selling : Les entreprises challenger peuvent rivaliser avec les leaders grâce à la force de leurs idées. Votre contenu LinkedIn peut compenser un déficit de notoriété si vous démontrez une expertise supérieure et une compréhension fine des enjeux sectoriels.

5. Ils privilégient un contenu accessible et distinctif

60% des acheteurs cachés apprécient les formats uniques et distinctifs. Ils préfèrent les insights rapides et accessibles (57%) aux analyses académiques approfondies. 65% favorisent un ton humain et informel plutôt qu’un style corporate distant, froid.

Impact sur votre social selling : Repensez vos formats LinkedIn. Exit les livres blancs indigestes partagés sans contexte. Privilégiez les carrousels visuels, les vidéos courtes, les infographies percutantes. Humanisez votre ton, racontez des histoires, partagez des retours d’expérience concrets.

Comment adapter votre stratégie de social selling

Élargissez votre ciblage LinkedIn

Ne vous contentez plus de suivre les profils techniques. Identifiez et engagez les fonctions support : directeurs financiers, responsables juridiques, compliance officers, directeurs des achats… Chaque secteur d’activité a ses spécificités décisionnelles.

Développez des contenus multicibles

Un même sujet peut être abordé sous différents angles selon l’audience. Prenez l’exemple de l’implémentation d’un CRM :

  • Pour l’acheteur technique : fonctionnalités, intégrations, performance
  • Pour l’acheteur caché finance : ROI, coûts cachés, prévisions budgétaires
  • Pour l’acheteur caché juridique : conformité RGPD, gestion des données, contrats

Misez sur la différenciation intellectuelle

Votre social selling doit transcender le produit pour devenir un vecteur d’influence intellectuelle. Partagez des analyses sectorielles, des tendances émergentes, des retours d’expérience clients. Positionnez-vous comme un expert qui comprend les enjeux business au-delà de votre solution.

Adaptez vos formats à leurs préférences

Les acheteurs cachés consomment différemment le contenu :

  • Formats visuels et structurés pour une compréhension rapide
  • Témoignages clients pour la preuve sociale
  • Analyses comparatives pour la prise de décision
  • Contenus de formation pour la montée en compétence

Mesurez différemment votre performance

Trackez l’engagement des différents profils, pas seulement le volume global. Analysez quels contenus génèrent des interactions avec les fonctions support. Identifiez les signaux d’achat faibles : téléchargements, partages, commentaires de ces profils invisibles…

L’avenir du social selling se joue dans l’écosystème complet

Cette étude confirme par ailleurs une évolution fondamentale : le social selling ne peut plus se contenter d’une approche linéaire centrée sur l’utilisateur final. Les décisions B2B impliquent des écosystèmes décisionnels complexes où chaque acteur a ses propres critères, ses propres sources d’information, ses propres freins.

Les entreprises qui intègrent cette réalité dans leur stratégie LinkedIn prennent une longueur d’avance. Elles transforment des obstacles invisibles en opportunités commerciales tangibles. Elles créent des communautés d’influence qui dépassent le simple périmètre produit.

Trois actions concrètes pour votre stratégie

Mappez votre écosystème décisionnel : Pour chaque deal type, identifiez toutes les fonctions impliquées dans la décision.

Créez des contenus spécifiques : Développez des séries thématiques qui adressent leurs préoccupations : « Les enjeux réglementaires du cloud », « ROI et mesure de performance », « Gestion des risques fournisseurs »…

Engagez de manière authentique : Commentez leurs posts, partagez leurs réflexions, apportez votre expertise sur leurs sujets. Le social selling moderne privilégie la relation sur la transaction.

Social selling et employee advocacy : l’équation gagnante

L’émergence des acheteurs cachés renforce l’importance de l’employee advocacy dans votre stratégie. Vos collaborateurs peuvent naturellement engager ces profils support grâce à leur expertise métier spécifique.

Un directeur financier de votre entreprise qui partage son expérience d’implémentation aura plus de crédibilité auprès d’un CFO prospect qu’un commercial, même excellent. Cette approche décuple votre capacité d’influence sur l’ensemble (complexe) de l’écosystème décisionnel.

L’heure n’est plus à la prospection massive mais à l’influence stratégique multicible. Ceux qui maîtriseront cette approche domineront le B2B de demain.

Xavier Degraux, Consultant et formateur en marketing digital et réseaux sociaux (LinkedIn en tête), augmenté par l’IA et les data

P.S.: Besoin d’aide dans la définition et/ou la mise en place de votre social selling via LinkedIn ? Contactez-moi.

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